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Jason LAMY-CHAPPUIS

 » J’ai commencé à skier puis à marcher « 

Champion Olympique à Vancouver

Vainqueur de la Coupe du Monde 2010
Double médaillé de bronze, mondiaux 2009

Né à Missoula (Montana) d’une maman américaine et d’un papa français, Jason Lamy-Chappuis n’est pas originaire des montagnes françaises. Il réside depuis 1992 à Bois d’Amont dans le Jura.

Dès l’âge de 2 ans, Jason commence son apprentissage de la glisse avec ski alpin, jusqu’à 5-6 ans. En 1991 il découvre le ski de fond et se met au saut à ski en 1994. Sur le tremplin des Rousses, tout comme son illustre aîné Fabrice Guy, il commence à 8 m, 10m, puis 20, 30, 40m. « Ça m’a tout de suite plu », avoue t’il avant de poursuivre sa belle odyssée.

2006 : Jeux Olympiques de Turin.
Considéré comme un espoir du combiné nordique français, il confirme ces attentes lors des Jeux de Turin où il prendra la quatrième place de l’épreuve de sprint. Le mois suivant, il remporte sa première victoire en coupe du monde de combiné nordique en enlevant le sprint à Sapporo au Japon. Il terminera cette année-là à la cinquième place du classement général.

Lamy-Chappuis, l’homme tranquille

Albertville avait couronné d’Or Fabrice Guy et d’Argent Sylvain Guillaume. Vancouver pourrait trouver un successeur au petit prince Fabrice. Le renouveau du combiné nordique tricolore s’appelle désormais Jason Lamy-Chappuis.

« A Turin, je m’estimais un peu jeune. J’y allais pour apprendre « . Jason ne s’en cachait pas : une dixième place serait « un résultat parfait » disait-il. Après avoir marqué de son empreinte le début de saison par quelques places de marque (notamment deux places de troisième lors des sprints de Ramsau et de Harrachov), le Français manquerait-il d’ambition ? L’homme de Bois d’Amont avertit : « J’avais envie de vivre ces Jeux 2006 à fond. C’est un rêve de gosse qui se réalisait. Mais je compte surtout être présent à Vancouver ».

2007 : Flying Jason s’impose dans la première épreuve de la saison 2007 à Kuusamo en Finlande et prend d’entrée le maillot jaune de leader au classement général. Cela n’était plus arrivé à un français depuis Fabrice Guy en 1992. Il s’offre 6 podiums en Coupe du Monde et se classe 7ème, 15ème et 6ème par équipes aux championnats du Monde à Sapporo. Il termine 2e du Classement final Coupe du Monde et Vainqueur du classement général du Sprint.

2008 : La saison 2008 est difficile en raison d’un problème de santé qui stoppe son entraînement estivale pendant de long mois. Toutefois Jason retrouve peu à peu la forme qui lui permet de réaliser 4 podiums en Coupe du Monde.

2009. Les premières médailles aux mondiaux…

Jason offre au combiné nordique deux médailles (individuel et par équipe) dans un grand rendez-vous depuis onze ans.

« Je me suis dit après mon premier saut que j’étais encore loin et qu’il fallait tout donner. J’y suis allé en me disant fonce, et j’ai fait l’un de mes meilleurs sauts depuis longtemps »- « J’avais la rage de revenir, j’avais des doutes après le premier saut, je me disais que cela allait être un peu difficile. C’est pour cela que je n’arrive pas y croire ».

« C’est l’entame idéale avec cette première compétition et une première médaille. Cela m’enlève une épine du pied, car c’est la médaille qui me manquait. En plus, il y avait mes parents en tribune, j’ai vu mon père pleurer, c’était la première fois que je le voyais pleurer ».

L’objectif : « Ramener une médaille de Vancouver et succéder à Fabrice Guy »

Après une saison 2009 très réussie, le combiné de Bois d’Amont dresse un bilan très satisfaisant. Ses deux médailles aux mondiaux de Liberec l’ont mis en appétit pour le grand rendez-vous olympique de Vancouver en février prochain. « Je veux ramener une médaille de Vancouver ».

« L’objectif est de ramener une médaille, que ce soit en individuel et ou par équipes. C’est difficile de dire qui seront les autres candidats, mais cela va être une belle bataille avec les Nordiques comme Koivuranta et Moan et les Américains Lodwick et Demong qui connaîtront bien le site, pas loin de chez eux. Grâce à cette saison, j’ai des repères, je ne pars pas dans l’inconnu. Je sais que je peux être présent lors d’une compétition d’un jour qui est différente d’une étape de Coupe du monde. Je suis conscient qu’on va beaucoup attendre de moi, cela sera plus un inconvénient qu’un avantage. Je vais devoir trouver le bon équilibre avec les sollicitations, même si c’est un peu frustrant de devoir faire des choix au moment où on va parler de notre sport. »

Pour cela, l’homme s’entoure de ce qu’il se fait de mieux. Depuis quelques mois, il s’entraîne au Pole France de Prémanon sous la direction de Nicolas Michaud et écoute les conseils de…Fabrice Guy, champion olympique à Albertville, il y a 17 ans déjà.

Regard de Fabrice Guy

« C’est vraiment génial. Dès junior, j’avais annoncé que Jason ferait quelque chose de grand. On a un garçon qui a les crocs, qui veut des victoires et des médailles. On savait depuis sa 4e place aux JO 2006 qu’il était capable de monter sur un podium, mais une médaille, c’est toujours très dur à décrocher. Cela me tardait aussi que cela arrive, car on parlait toujours des médailles de l’ancienne génération, mais on ne peut pas comparer les générations, car le sport a beaucoup évolué. Dans sa génération, c’est un combattant. Il était blessé l’été 2008, mais le doute, il ne connaît pas, c’est un vrai compétiteur. Je pense qu’il peut aller jusqu’au titre olympique dès 2010. Ces médailles de bronze, ce sont qu’un début. Il va continuer à nous faire rêver ».

Les études n’ont pas été mises de côté pour autant : « Après avoir obtenu mon bac S, Jason suit des études par correspondance et prépare une licence de mathématiques. »

Pour bien faire à Vancouver, il ne faudra pas calculer. Juste suivre la devise olympique. Il faudra sauter « plus loin », être sur les skis « plus vite ». Pour finalement être le « plus fort » d’entre tous.

« Je suis devenu un combiné complet », prévient-il avec sagesse, il convient de rester prudent car aux JO tout le monde repart à zéro.
« Tout concorde entre le saut et le fond. Il y a quatre ans, il fallait que je fasse des bons sauts pour être bien placé, cette année, ce n’est plus obligatoire, j’ai gagné des courses où j’ai fait 4e ou 5e du saut. C’est le résultat de quatre années d’entraînement où j’ai mis plus l’accent sur le ski de fond. Cette année, cela coule de source, les autres années, je me posais plus de questions, j’étais moins en confiance. Je suis arrivé en début de saison en confiance, les bons résultats se sont enchaînés, je ne me suis pas torturé l’esprit, j’ai continué ».

Jason Lamy-Chappuis gère la pression et l’atmosphère, comme à son habitude, il positive et ne garde en lui que les bonnes choses.

« Tout reste à faire, j’ai toujours dit qu’aux JO, que tout était remis à plat. C’est une course d’un jour, certains sont préparés exprès pour ce rendez-vous, il y aura beaucoup de concurrence. Moi, je dois jouer sur la confiance que j’ai en ce moment…Le piège serait de penser à la médaille et que je commence à calculer ».

Qu’il le veule ou pas, Jason sera le grand favori …

Le rêve va-t-il devenir réalité ?

18 ans après son modèle Fabrice Guy, Jason signe une course d’anthologie aux Jeux Olympiques de Vancouver.
Depuis des semaines, le rêve a grandi au rythme des succès accumulés dans une Coupe du monde promise au Français.
Mais voilà, on a peur. Peur d’être déçu. Peur de l’avoir vu trop beau. Peur aussi que ses principaux rivaux aient finalement pris la bonne option en sacrifiant le reste de la saison pour se tourner exclusivement vers leur destin olympique. Le Finlandais Hannu Manninnen, maître incontesté du début des années 2000 sorti de sa retraite pour les Jeux, l’Américain Todd Lodwick, double champion du monde l’an dernier, le Norvégien Magnus Moan, formidable fondeur capable d’incroyables retours sur les 10 km de fond, ont multiplié les impasses pendant que Jason écumait le circuit. Oui on a peur. Peur que le jaune du dossard de leader de la Coupe du monde, si lumineux une saison ordinaire, nous semble terne dans quelques jours. Peur finalement que la transparence et la pureté d’un Globe de cristal ne nous paraissent bien fades comparées à l’éclat de l’or olympique.

Alors certes, pour nous rassurer, Jason a sorti de très bons sauts d’entraînement. Sur son site internet à l’architecture inspirée d’un cockpit d’avion (le pilotage est la deuxième passion et surtout le futur métier de Jason), son pic de forme est depuis longtemps coincé en position «Top». Pas l’ombre d’un doute non plus au cours des dernières semaines. Jason suit sa piste. Toujours aussi zen et imperméable à la pression (au moins en apparence), toujours aussi disponible, courtois et pertinent face aux sollicitations toujours plus nombreuses.

Fabrice Guy, l’homme qui a sorti le combiné nordique de l’anonymat en remportant l’or à Albertville en 1992 devant son pote Sylvain Guillaume, affichait son optimisme. «Cette médaille, il l’a dans la tête et il va aller la chercher, c’est sûr ».

«Nous sommes tiens», l’hymne créé par le collectif «Allez Jason» en hommage au héros local. Au bout de la nuit, l’espoir d’une médaille. Un espoir partagé par beaucoup.

2010 . L’or au bout du stade

Imperturbable pendant une épreuve de saut tourmentée, impeccable stratégiquement pendant le ski de fond, Jason Lamy Chappuis a remporté dimanche son premier titre olympique en effectuant un tour de stade d’anthologie.
Ni le vent qui s’est levé pour le plaquer vers le sol quelques minutes avant son envol, ni la stratégie collective des Américains pour le semer en ski de fond : rien n’a pu faire dévier Jason Lamy Chappuis de la voie tracée depuis 2006 vers les sommets olympiques. Pour décrocher la médaille d’or sur la piste de Whistler le serein Jurassien de 23 ans a su exploiter au mieux son intelligence de course, mais aussi ses qualités en saut. Car derrière une cinquième place (100 m) en apparence décevante sur le petit tremplin, « Flying Jason » a réussi le meilleur saut des sept derniers concurrents en lice, pendant que Felix Gottwald (41e) ou Magnus Moan (42e) mordaient la poudreuse.

Parti à l’assaut des 10 km de ski de fond en cinquième position, à 43 » du Finlandais Janne Ryynaenen, Lamy Chappuis a suivi la stratégie fixée après l’épreuve matinale : «partir fort et prendre la roue des Américains». Très sûr de son ski, le leader de la Coupe du monde a rapidement intégré le peloton emmené par Todd Lodwick (parti 2e à 34 ») et Johnny Spillane (parti 4e à 44 »). Ces deux derniers ont imprimé un rythme suffisant pour rapidement reprendre Ryynaenen, victime d’une chute en descente, et décourager Hannu Manninen (13e à l’arrivée). Dans leur sillage, Lamy Chappuis a gardé assez d’énergie pour ne pas lâcher prise et assez de sérénité pour ne pas s’affoler dans le dernier des quatre tours de 2,5 km.

«Depuis ma quatrième place en 2006, j’ai travaillé dur. Je voulais que 2010 soit pour moi». En quatre ans, le sauteur hors pair est devenu un fondeur solide qui a fait parler ses qualités dans les derniers hectomètres. «Pendant les deux premiers tours, j’étais dans le rouge. Je me suis reposé un peu ensuite et je me suis senti de mieux en mieux au fil de la course», raconte-t-il. Ses efforts calculés lui ont ainsi permis de rattraper Johnny Spillane, parti dans la dernière montée, et de le déposer au terme d’un sprint intense.

LE PLUS BEAU JOUR DE MA CARRIERE

Interview : lundi 15 Février 2010. Source : www.skichrono.com

Quelle course, quel final ! Parti cinquième après le saut, Jason Lamy-Chappuis a prouvé sur les Jeux ce qu’il a prouvé sur la Coupe du monde depuis le début de la saison : il maîtrise complètement sa discipline !
Groupé avec d’autres coureurs sur la majeure partie de la course de fond, le combiné de Bois d’Amont a su patienter, gérer ses efforts et attendre le dernier moment – sur la dernière ligne droite – pour « lâcher les chiens » et poser l’Américain Spillane parti à l’attaque un peu trop tôt. « Jez » tient enfin l’or olympique après sa quatrième place prometteuse de Turin et au bout d’une course au suspens digne de Hitchcock ! Dix-huit ans après Fabrice Guy, le combiné français a retrouvé l’or olympique !

Jason, vous êtes champion olympique. Quel sentiment éprouvez-vous ?
« C’est le plus jour de ma carrière. En 1992, j’ai vu Fabrice Guy gagner et j’ai voulu faire comme lui. J’y suis arrivé. J’ai travaillé dur depuis quatre ans et ça paye aujourd’hui ».

Justement, que ressentez-vous au moment de lui succéder ?
« C’est un rêve de gosse qui se réalise. Des années et des années de travail qui se concrétisent. C’est vraiment énorme. Je n’arrive pas à imaginer tout ce qui se passe autour. La satisfaction est énorme : conclure quatre années de boulot comme ça, c’est exceptionnel ».

Pourtant, après le concours de saut, l’affaire semblait mal embarquée ?
« Honnêtement, je ne pensais pas pouvoir encore viser la médaille d’or. Sur la course de ski de fond, j’ai eu deux premiers tours difficiles. J’ai surtout cherché à m’économiser derrière les Américains. Et puis je me suis senti de mieux en mieux, surtout dans le dernier tour. En arrivant sur le stade, il n’y avait plus qu’à tout donner. J’ai vraiment pris du plaisir sur les 100 derniers mètres ».

Vous ne recourez que mardi prochain, vous allez pouvoir profiter de cette médaille d’or ?
« C’est clair que ce soir, on va bien fêter ça. J’ai envie aussi de partager ça avec ma famille qui est à Whistler. Après, j’irai encourager les collègues des autres sports car les Jeux, c’est vraiment la patrie, on soutient les couleurs de son pays. Et puis, on va préparer l’épreuve par équipes. On travaille vraiment fort tous ensemble et faire une médaille serait vraiment exceptionnel ».

Jason Lamy Chappuis privé de doublé

Onze jours après son sacre olympique sur petit tremplin, Jason Lamy Chappuis a manqué le doublé dans les épreuves individuelles de combiné nordique des jeux Olympiques 2010 jeudi, perdant tout espoir dès le concours de saut à skis transformé en loterie par la météo.

Quelle déception, quelle frustration pour Lamy Chappuis ! Au lieu de devenir le premier Français double médaillé d’or aux JO d’hiver depuis le triplé de Jean-Claude Killy en 1968, le Jurassien a terminé dans l’épreuve sur grand tremplin à une bien pâle 18e place, peu en rapport avec son potentiel et sa forme du moment. A l’échauffement, sous le ciel gris de Whistler, Lamy-Chappuis avait fait part de son inquiétude et avait vu juste, comme souvent: « Cela risque d’être une grosse loterie ».

Comme beaucoup de favoris, il a été victime de la météo et surtout de la décision très contestable du jury de laisser se dérouler le concours de saut dans des conditions guère équitables, avec des changements brusques de vent, des épisodes de pluie et de neige entrecoupés d’accalmies. Lorsqu’il s’élance en dernier en vertu de sa première place au classement mondial avec le dossard 46, le Français a vu juste avant lui de sérieux clients comme l’Autrichien Felix Gottwald et l’Allemand Eric Frenzel « prendre la bosse » comme disent les sauteurs, c’est à dire rater leur envol et retomber à 105,5 et 104,5 m.

Lamy-Chappuis a beau être l’un des meilleurs sauteurs du circuit et avoir dépassé régulièrement les 130 m durant les entraînements, il ne peut rien faire contre les éléments. Sous la neige, pris dans une bourrasque, il réalise un saut à 113 m qui le condamne à un rôle de figurant dans le 10 km de ski de fond. « Je suis déçu, car je n’ai pas pu montrer ce que je pouvais faire et je suis en colère, c’était des conditions impossibles », a-t-il aussitôt regretté.
Le champion olympique ne peut être accusé de se chercher des excuses : dans l’aire de réception, Gottwald et Edelmann fulminaient eux-aussi contre le jury. « Les meilleurs se sont faits « enfler », c’est scandaleux que cela arrive aux JO », s’est emporté l’Autrichien, triple champion olympique.

« J’avais la rage »

Jason Lamy Chappuis n’a pas eu de chance sur cette épreuve. Dernier à s’élancer en saut, dans des conditions météos difficiles, il n’a pu faire mieux que 18e de l’épreuve : « J’ai essayé de me défouler, d’évacuer la rage, le sentiment d’impuissance emmagasiné après le saut pendant la course de fond et cela a plutôt bien réussi. C’est une note positive (…) Ce qui se passe aujourd’hui ne doit pas me faire oublier que je suis champion olympique. J’ai prouvé que je pouvais être là pour la course d’un jour. Tout a été réuni le jour de ma médaille d’or. Il ne suffit pas d’avoir le niveau. Il faut être capable de le faire. Je me vois bien aller jusqu’à Sotchi en 2014. D’ici là, il me reste encore du boulot. »

« Cela n’a plus rien à voir avec du sport », lui répondait Edelmann. Parti avec plus de deux minutes de retard sur l’Autrichien Bernhard Gruber, auteur d’un saut à 134 m, Lamy-Chappuis, né aux Etats-Unis d’une mère Américaine et d’un père Français, ne se faisait guère d’illusions et a terminé à plus de deux minutes de l’Américain Bill Demong, sacré devant son compatriote Johnny Spillane, qui a décroché sa troisième médaille d’argent des JO-2010.

Même si son grand copain, François Braud, prometteur cinquième après le saut, a terminé à la 14e place, même s’il ramène une belle médaille d’or, « Jez » repartira du Canada avec le sentiment de ne pas avoir pu complètement s’exprimer.

Lamy Chappuis et Gottwald devant le représentant de la Fis
A la fin du concours de saut, Jason Lamy Chappuis, accompagné de l’Autrichien Félix Gottwald -les deux derniers sauteurs à s’élancer-, ont croisé la route du représentant Fis du combiné nordique avant de rejoindre les cabanes de fartage pour la course de fond. Respectivement 29e et 40e après le saut, ils voulaient comprendre pourquoi l’épreuve a été maintenue coûte que coûte.
« Je lui ai dit que c’était dommage de faire cette compétition dans ces conditions alors qu’on était aux JO, explique Lamy Chappuis. C’était une loterie et les cinq derniers on avait aucune chance. On m’a dit qu’on faisait un sport de plein air mais le responsable de la Fis était un peu penaud. » Si le Français est resté poli, l’Autrichien se serait emporté.

« Auréolé de l’or olympique et du titre de champion du monde,
Jason termine sa saison 2010 par une victoire de prestige à Oslo »

Deuxième après le saut, Jez s’est imposé à l’issue du 10 km de ski de fond avec 14 »5 d’avance sur l’Autrichien Felix Gottwald et 30 »8 sur le Norvégien Magnus Moan.
A 23 ans il a signé sur le site des Championnats du monde 2011 son sixième succès de la saison, ce qui porte désormais son palmarès à onze victoires en Coupe du monde.

Il est surtout devenu le deuxième Français, après Fabrice Guy en 1992, à remporter un titre olympique en combiné nordique en remportant l’épreuve sur petit tremplin des JO à Vancouver. «Jez, a connu un seul échec dans l’hiver, sa 18e place dans l’épreuve sur grand tremplin des JO 2010, dont il n’est pas directement responsable, puisqu’il avait été pénalisé par les conditions météo et la décision du jury de ne pas repousser le concours de saut.

Jason veut désormais se concentrer sur les mondiaux 2011

A 23 ans, le Français est devenu le roi de sa discipline et vise désormais le titre mondial à Oslo en 2011.

« Réussir le doublé JO/Coupe du monde, je ne pouvais pas rêver mieux. Le but aujourd’hui, c’était d’assurer le globe. Ma 10e place est peut-être l’une des moins bonnes de la saison, mais j’ai fait le plus important : le globe est dans la poche. J’étais déçu de mon saut (13e, ndlr), les conditions météo n’étaient pas très bonnes, mais mon saut n’était pas bon. Je manquais de jus sur le tremplin. C’est sans doute à cause du décalage horaire avec Vancouver et des deux jours de folie que j’ai passé chez moi à Bois d’Amont. Mais physiquement, cela va : je suis plutôt content de ce que j’ai fait en ski de fond avec le 8e chrono. Je suis parti en même temps que Moan, Manninen et Kircheisen, j’ai essayé de les suivre, mais cela n’a duré que 100 m. Je ne voulais pas partir trop vite, on a réussi à former un bon groupe qui se relayait bien et j’ai terminé fort dans les deux derniers tours ».

Le globe de cristal

« A la base, ce n’était pas du tout un objectif. Mon but était d’engranger les bons résultats et la confiance en vue des jeux Olympiques et puis les choses se sont bien goupillées. J’ai enchaîné les bons résultats, et avoir le maillot jaune, c’est vraiment motivant. C’est ce qui m’a fait progresser en ski de fond cette saison. Être maillot jaune, cela t’incite à donner plus, même si c’est fatigant d’avoir cette pression tout au long de la saison. Je me suis surpris ».

La Coupe du monde a plus de valeur

« Au niveau émotionnel, le titre olympique est incomparable. Les derniers 100 m resteront à jamais gravés dans ma mémoire, lorsque je revois les images, j’en ai encore des frissons. Mais au niveau sportif, la Coupe du monde a plus de valeur, car il faut être présent tout l’hiver et ne pas avoir de défaillances ».

En rentrant à la maison, je me suis dit : « Ca y est, tu as atteint ton objectif après quatre ans de travail et maintenant qu’est ce qu’il se passe? ». L’objectif maintenant, c’est de se faire plaisir dans les trois dernières épreuves de la saison. On va notamment découvrir le nouveau tremplin d’Holmenkollen le week-end prochain, c’est important en vue des Championnats du monde de l’année prochaine. J’ai déjà le bronze (deux fois aux Mondiaux 2009), pourquoi pas l’argent ou l’or ?» (source AFP)

Le rêve d’Oslo réalisé !

“C’est énorme. Je pensais que je pouvais le faire après le saut (2e) mais j’avais quelques doutes encore après ma première course (15e). Je suis parti en essayant d’être à mon rythme. A mi-course, les Allemands étaient toujours à 30” et j’ai tout donné dans les deux derniers tours. Le dernier tour a été dur. Je commençais a pioché assez fort. Je voyais les secondes s’envoler: 23”, 21”, 15”… Et les derniers 500 m, ça s’est fait au mental. La dernière ligne droite, j’étais sûr de gagner et j’ai vraiment savouré. Les premières courses m’ont réveillé. Ça a été une petite piqûre de rappel. Ce n’est pas si facile de gagner, il faut toujours se remettre en cause. J’ai douté un peu après l’individuel. Le par équipes m’a remis dedans. C’est aussi impressionnant qu’une médaille d’or aux Jeux Olympiques. Mais, pour le cœur, gagner une médaille d’or à Oslo, c’est quelque chose dans un palmarès de skieur. Le rêve Oslo, c’est réalisé car c’est le stade qui me plaît le plus. Quand j’étais gamin et que je voyais cette petite médaille en flocon de la FIS pour les champions du monde, je rêvais d’en avoir une. Maintenant, c’est fait.” « Si on m’avait dit il y a seulement deux ans que j’aurais tous ces titres, je ne l’aurais pas cru. Je me serais déjà contenté d’un quart ».

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