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Enora LATUILLIERE
Né le 31 juillet 1992 à Chamonix
Discipline : Biathlon
Ski-club : Chamonix
Comité sportif : Mont Blanc
“Je ne suis pas un cas désespéré du tir”
Par Nordic Magazine le 17 avril 2015
Révélation féminine de l’année sur la coupe du monde de biathlon, Enora Latuillière a vécu “un hiver satisfaisant”. La Chamoniarde, vice-championne du monde de relais, est ravie mais sait qu’il lui reste du travail pour tutoyer les sommets.
Enora Latuillière, vous terminez l’année avec le titre honorifique de “Rookie of the year” à la 28e place du classement général de la coupe du monde. ça vous inspire quel sentiment ?
Je finis ma saison avec un sentiment de soulagement et de satisfaction, j’ai vu que j’en étais capable, et que je n’étais pas un cas désespéré au niveau du tir. Malgré une fin de saison plus difficile ce titre de “rookie of the year” et cette 28e place au classement général sont des grandes sources de motivation pour la période de préparation qui va bientôt débuter.
Est-ce une saison parfaite pour un premier hiver en coupe du monde ?
Un hiver satisfaisant mais non pas parfait, c’est dur de faire une saison parfaite, surtout en biathlon… Même pour une première saison en coupe du monde, je n’ai pas réussi à bien gérer l’accumulation des courses, je ne sais pas encore assez m’écouter et je l’ai payé en fin de saison.
Dès Ostersund et votre première coupe du monde, vous signez un top 10 impressionnant. De quoi lancer idéalement la saison !
Oui en effet ça a lancé ma saison en beauté, de quoi continuer avec une bonne dose de confiance. Mais en commençant aussi fort il a été dur de se satisfaire des courses moyennes par la suite.
Mais avec du recul c’était déjà très bien.
« je ne sais pas encore assez m’écouter et je l’ai payé en fin de saison »
Il y a eu ensuite les podiums avec le relais féminin et bien sûr cette superbe médaille d’argent aux mondiaux de Kontiolahti. Un bonheur forcément différent lorsqu’il est partagé ?
Oui c’est vrai, ce sont des moments très forts ! C’était mes premiers podiums, ce qui entraîne forcement beaucoup de bonheur, mais partagé avec les copines c’est multiplié par 1000. Dans ces moments là, tout le monde a le sourire, les techniciens, les coaches, les kiné, les athlètes, c’est magique !
Je dirais qu’on est une équipe complémentaire
D’après vos consoeurs, vous êtes l’atout “bonne humeur et sourire” de l’équipe de France. Comment vous sentez-vous dans ce collectif France qui associe finalement deux générations de biathlètes ?
Dans une équipe comme celle qu’on a, on ne peut que avoir le sourire et la bonne humeur, en plus à ce qu’il paraît on travaille mieux dans la bonne humeur alors quoi de mieux ! On s’entend vraiment toutes bien, avec chacune son caractère et son expérience. Je dirais qu’on est une équipe complémentaire.
« Dans une équipe comme celle qu’on a, on ne peut que avoir le sourire et la bonne humeur »
Marie Dorin-Habert double championne du monde, Anaïs Bescond montée sur des podiums individuels cet hiver sont des modèles pour vous ?
Oui bien sûr quand on les voit faire des podiums, ça donne envie, on a envie de faire pareil. On a de la chance d’avoir des grandes championnes pour nous montrer la voie et nous tirer vers le haut.
Que devez-vous et allez-vous travailler cet été pour maintenir ce niveau et sans doute franchir un nouveau palier dans votre progression ?
J’ai pu voir cet hiver que j’avais encore beaucoup à travailler autant en ski que en tir.
J’ai bien progressé en tir cette saison, je vais continuer dans ce sens, en cherchant surtout plus de régularité, et après plus d’aisance sur le tir en confrontation parce que cet hiver la confrontation directe sur le pas de tir a été difficile !
En ski je ne vais pas changer grand chose, juste augmenter un peu mes heures d’entraînement, le reste se fera l’hiver prochain, il faudra que je gère mieux l’enchaînement des couses et l’accumulation de la fatigue pour finir la saison en meilleure forme que celle qui vient de se terminer.
Gros plan par www.ski-nordique.net
Sacrée championne de France junior en avril à Méribel, la biathlète de Chamonix a intégré l’équipe de France B. Cet hiver elle vise surtout les mondiaux juniors et veut continuer sa progression en IBU Cup avant de penser à la coupe du monde.
La Haut-Savoyarde a également terminée 10e du sprint comptant pour les mondiaux juniors. Elle fait ensuite beaucoup mieux en gagnant deux fois l’argent aux Championnats d’Europe, tout d’abord sur l’épreuve individuelle puis en relais.
Des performances de choix qui ont convaincu les entraineurs. Là voici maintenant en équipe B avec Jacquemine Baud, Marine Bolliet, Pauline Macabies, Claire Breton et Florie Vigneron.
Enora Latuilliere revient tout d’abord sur sa saison 2011 :
« J’ai fini sur une note positive, après la mass-start de Meribel, ce qui m’a mise d’attaque pour préparer une nouvelle saison. Je suis satisfaite de mes résultats même si ils ont été différents de mes objectifs. J’ai été déçue des championnats du monde juniors où je n’ai pas été présente au niveau du tir, mais par contre la participation aux championnats d’Europe que je n’avais pas envisagée m’a permis de me rattraper, et de finir l’hiver avec de bons résultats. »
La période de préparation touche à sa fin et tout au long de ses longs mois d’entrainement, elle n’a pas rencontré de soucis :
« Je suis contente de cette période de préparation. J’ai eu l’occasion de faire des stages avec le groupe A, ce qui m’a permis de faire du travail très intéressant autant au niveau du ski que du tir, et de me rendre compte de la progression à faire pour atteindre mes objectifs. J’attends avec impatience la neige pour finir cette préparation et retrouver mes sensations sur les skis. »
Le fait de travailler maintenant avec des filles plus expérimentées, le tout avec un niveau supérieur a-t-il changé quelque chose ?
« J’ai augmenté le volume horaire par rapport à l’an passé, et on a fait des séances de musculation un peu différentes cet été, plus dynamiques et avec plus de récupérations. Et au niveau du tir, toujours le même travail, sauf peut-être avec un peu plus de confrontations ! »
Toutes les biathlètes Françaises pensent déjà au rendez-vous du Grand Bornand qui sera sans doute un immense succès populaire. De ton côté tu rêves de briller devant ton public ?
« Même si une épreuve comme celle-là en France est en est fait très alléchante, et qu’il serait génial d’y participer, il n’y a pas beaucoup de places, et mes objectifs reste principalement les championnats du monde juniors et le circuit IBU Cup. »
Enora Latuilliere reste lucide, elle sait qu’elle doit faire ses preuves à l’étage inférieur avant de prétendre à une sélection coupe du monde. « J’aimerais faire mes preuves aux mondiaux juniors, et surtout acquérir de l’expérience sur le circuit coupe d’Europe, et pour le reste on verra bien après… »
Elle devra notamment progresser en tir, une discipline qui lui joue encore trop souvent quelques tours.
« Oui, les années précédentes j’ai le plus souvent été freinée par mon tir, notamment cet hiver aux mondiaux juniors où les résultats ont été décevants. C’est pour cela que cette année, avec tout le travail fourni durant cette période de préparation, techniquement et surtout mentalement, j’aimerais devenir plus régulière et montrer ce que je vaux au tir ! »
Palmarès
Saison olympique 2013 – 2014
CHAMPIONNAT D’EUROPE
19e sprint
UB CUP
Ruhpolding:
3e Relais mixte : J. Baud – E. Latuillière – R. Borgeot – A. Guigonnat
2012 / 2013
CHAMPIONNATS MONDIAUX OBERTILLITTER
20e 12,5 km
5e poursuite
7e sprint
CHAMPIONNAT D’EUROPE BANSKO (Bulgarie)
8e individuel
IBU CUP
59e sprint Ridenau
BIATHLON CHALLENGE
Vainqueur classement général
3e Bessans
2e poursuite Contamines
1e sprint contamines
2e Prémanon II
1ère sprint Prémanon I
3e poursuite Prémanon I
CHAMPIONNATS DE FRANCE
1ère Contamines-Montjoie
1ère Contamines Montjoie
2011
Vice-championne d’Europe
7e sprint
2e relais championnats d’Europe (Florie Vignerons – Enora Latuillière – Valentin Gaillard – Simon Desthieux)
2010
Championne de France super sprint